Pris en application de l'article 282 de la loi Macron du 6 août 2015 qui renforce la lutte contre le travail illégal et la concurrence sociale déloyale, le décret n°2016-175 du 22 février 2016 instaure la carte d'identification professionnelle des salariés effectuant des travaux de bâtiment ou des travaux publics.
Ces nouvelles dispositions, codifiées sous l'article R.82911 du code du travail, entreront en vigueur dès la publication au Journal Officiel de l'arrêté déterminant les conditions de fonctionnement du traitement informatisé des informations relatives aux salariés, aux employeurs et aux entreprises utilisatrices.
La carte d’identification professionnelle est une carte individuelle sécurisée créée à partir de la déclaration effectuée, lors de l'embauche d’un salarié, auprès de l'Union des caisses de France - congés intempéries BTP par :
Dans leur déclaration auprès de l'Union des caisses de France, les employeurs doivent donner des informations, qui figureront pour partie sur la carte d’identification professionnelle, relatives :
La durée de validité de la carte d'identification professionnelle est :
La carte d’identification professionnelle est destinée à tous les travailleurs effectuant un ou des travaux de bâtiment ou de travaux public « d'excavation, de terrassement, d'assainissement, de construction, de montage et démontage d'éléments préfabriqués, d'aménagements ou équipements intérieurs ou extérieurs, de réhabilitation ou de rénovation, de démolition ou de transformation, de curage, de maintenance ou d'entretien des ouvrages, de réfection ou de réparation ainsi que de peinture et de nettoyage afférents à ces travaux et de toutes opérations annexes qui y sont directement liées ».
Ces dispositions ne s'appliquent pas aux architectes, diagnostiqueurs immobilier, métreurs, coordinateurs en matière de sécurité et de protection de la santé, chauffeurs et livreurs, même lorsqu'ils travaillent sur un site ou un chantier de travaux de bâtiment ou de travaux publics.
Tout salarié effectuant des travaux de bâtiment ou des travaux publics devra posséder sa carte justifiant qu'il est déclaré et que l'entreprise qui l’emploie paie les cotisations sociales obligatoires.
Sa carte pourra lui être demandée à tout moment sur le chantier par le maitre d’ouvrage ou par un agent de contrôle.
A défaut de carte, un rapport pourra être transmis à la DIRECCTE et une amende administrative de 2.000€ par salarié et de 4.000€, en cas de récidive dans un délai d'un an à compter du jour de la notification de la première amende à l'employeur, pourra être prononcée à l'encontre de l'employeur.
Laetitia Daage
Avocat Counsel